bob0123456789
L’eau s’engouffre vite,
c’est une mer crevante, qui se balaie d’avant en arrière et de gauche à droite,
tout dépend du point de vue.
Je la regarde,
elle veut me prendre,
je ne suis pas prête à m’offrir.
Lâche moi, que je lui dis. Lâche, laisse moi partir.
Elle ne m’écoute pas, me déstabilise passant sous moi, faisant lâcher prise à mes frêles petites jambes.
Je la vois, si proche de moi, prenant tant de terrain, ses coups vifs et violents, elle me plaque contre le mur.
Je ne puis plus résister, je ne réplique plus, me laissant faire à ses horribles jeux vicieux.
Elle me casse
casse
Casse !
Elle me brise, brise
brise
Elle me tue
elle me meurt
Elle m'arrache rache rache !
Je suis morte, je suis fleuve.
Je reste passive, attendant la fin du déluge, celui qui monte, qui monte
Celui qui ravage tout, qui engloutit tout,
qui ne laisse rien à ceux qui étaient là avant lui,
celui qui détruit leurs souvenirs, leurs maisons et leur refuge.